Arthur Bartherotte

Arthur Bartherotte un architecte bordelais, qui pratique la photographie depuis des années. La photographie a cet avantage que l’architecture n’a pas : la création libre. Les deux activités peuvent se rapprocher mais il faut avouer qu’en architecture la « frustration » créative est bien là. L’architecture a cette quête que la photographie offre instantanément si l’on observe attentivement, si le regard se porte sur les choses : du plus petit détail, aux choses grandioses et merveilleuses que nous offrent notre environnement.
La photographie est alors pour Arthur Bartherotte, une continuité, un défouloir, une liberté. Elle suscite aussi une certaine rigueur, pour capter la lumière, pour cadrer : « Mon appareil est un automatique grand public que je peux sortir de ma poche à tous instants. C’est la promenade qui décide, je ne pars pas en quête de prendre des photos. C’est totalement contradictoire. »
Arthur Bartherotte propose un travail photographique en couleurs pris avec un appareil argentique. Une « coquetterie esthétique » affirme-t-il. Cependant, au-delà de son aspect plastique, c’est la question du geste, l'instant de prise, le choix du cadre, l’attente du développement, le caractère unique que procure la photographie qui l’intéresse, l’instant présent. Au fil des années, le travail d’Arthur Bartherotte s’est affiné. Commençant par prendre des clichés ‘carte postale’ de paysages variés, dignes des paysages de peintures romantiques ou d’aquarellistes, ou encore quelques portraits, il se consacre aujourd’hui à un travail de cadrage en plan serré, choisissant l’extraction d’un objet ou d’un élément. Les photographies sont immobiles, elles n’ont pas de vocation narrative comme un portrait ou une mise en scène, ne questionnent pas des sujets sociétaux ou sociaux comme les photos reportages. Ce sont des clichés d’objets, pris au gré des déambulations, dont la compréhension est immédiate, comme une extraction de l’objet, une extraction de la réalité. « Mes photographies ont une ambiance très sèche, nourries par des vibrations spatiales, des couleurs éclatantes, des lumières et des textures. »
Les photographies présentées fonctionnent en série, en corrélation les unes avec les autres. Certaines pourraient avoir un intérêt individuel mais la cohérence se fait en les contemplant ensemble. Les œuvres sont liées par la composition. La couleur est omniprésente. Les nuances et les déclinaisons donnent un caractère puissant et vibrant à chacune des photographies. Les représentations, entre terres, mers et montagnes, végétations verdoyantes ou enneigées, de paysages architecturaux ou d’objets épurés sont bien réels. L’accroche au réel, sans récit est bien plus vraie que l’abstraction. « L’objet existe en tant que matière, non plus en tant que tel » selon Arthur Bartherotte
Des Alpes, au Bassin d’Arcachon, de Libourne passant par Lège Cap Ferret et au-delà des frontières telles que le Maroc, Bali, Buenos Aires, Bogota et bien d’autres destinations, Arthur Bartherotte nous plonge dans un univers où la réalité nous percute et questionne notre propre vision sur les choses. La photographie devient alors objet d’art.