Diplômée de l’école des beaux-arts de Bordeaux en 2011, Elisa Mistrot est artiste qui vit et travaille à Bordeaux.

 

De la peinture émane toujours une forme de sensualité. D’ailleurs, comment nier les liens qui unissent physiquement le peintre et son support. Rapports expéditifs ou prolongés, vas-et-viens, échanges de fluides, peu importent les images choisies pour illustrer ces étreintes, parfois fertiles. Maculée conception ? Puis ils s’abandonnent à d’autres, conservant en eux-mêmes le souvenir d’une intimité partagée. La suite appartient à ceux qui s’en emparent, et qui curieux de percer les secrets qui s’exposent à leurs sens, concluent finalement les préliminaires.

On peut considérer l'image figurative autoritaire, comme le serait un texte visiblement trop descriptif.

“Dans Bambi, le mur est vert, le bar rouge, le rideau noir, et deux jeunes femmes attendent. La blonde au premier plan, bras écartés, nous regarde en face, on devine un sein sous sa blouse transparente, la brune a une tenue noire et blanche de jeune fille sage”- Anne Martin-Fugier, extrait du catalogue du 59ème Salon de Montrouge.

 

Mais une fois l'inventaire assimilé, restent les impressions, et les questions.

“Qui sont-elles ? Pourquoi la baguette de pain et la petite sculpture ? Pour quelle cérémonie mystérieuse et peut-être perverse se préparent-elles ?” Ce qu'Anne Martin-Fugier soulève ici n'est pas la littéralité d'une traduction verbale, mais bien la nécessité de s'en saisir. Et la simplicité de cette approche interpelle notre place de spectateur, en admettant que notre participation, inéluctable, est ici encouragée.