Joana Vasconcelos
La nature du processus créatif de Joana Vasconcelos (née en 1971 à Paris) est basée sur l’appropriation, la décontextualisation et la subversion d’objets préexistants et les réalités quotidiennes. Partant d’ingénieuses opérations de déplacement, réminiscence du ready-made, des grammaires du Nouveau Réalisme et du Pop, l’artiste nous offre une vision complice, et en même temps critique de la société contemporaine et les quelques éléments qui servent les énonciations de l’identité collective, en particulier celles qui concernent le statut des femmes, la distinction de classe ou de l’identité nationale. Non sans humour, Joana Vasconcelos interroge les oppositions entre artisanat et industrie, tradition et modernité, mais aussi culture populaire et culture érudite.
En habillant ses sculptures de céramique dans des mailles en coton tricoté, Joana Vasconcelos présente ses animaux dans un écrin délicat. L’artiste portugaise choisit des animaux inquiétants par leur force, leur rapidité ou leur apparence : serpents, méduses ou crapauds, allant même jusqu’à inventer des espèces fantastiques telles que le dragon sous-marin. Ces créatures qui devraient nous paraitre inquiétantes, voire menaçantes, sont finalement toujours minutieusement habillées de dentelles ou de coton de couleur vive. En jouant ainsi sur les matières, Vasconcelos articule son travail sur l’opposition entre animalité et douceur féminine.
En 2000, Joana Vasconcelos remporte le prix des jeunes artistes EDP, en 2003 le TABAQUEIRA Award pour l’art public et en 2006, le prix The Winner Takes It All de la Fondation Berardo. En 2012 Joana Vasconcelos est la première artiste féminine invitée à exposer au Château de Versailles.