
Luc Detot
Lauréat du Grand Prix Bernard Magrez 2016
Exposition à la Galerie - Suivant le voeu fait
du 04 juillet au 13 aout 2017
vernissage le 04 juillet à partir de 18h
C’est un curieux ensemble de sculptures en haut relief, de couleurs et de formes variées, fixées à la paroi dans un ordre apparemment aléatoire, qui fera son apparition le 4 juillet 2017 dans l’espace de la galerie des projets de l’institut culturel Bernard Magrez.
Chacun de ses éléments a été façonné à la main à partir d’un petit bloc de terre et prend la plus part du temps l’apparence d’un fragment de corps.
Qu’il s’agisse d’un organe interne de type viscéral : cœur, cerveau, intestins,
ou d’un organe sensoriel : globe oculaire, doigt, oreille…, ou encore d’un organe sexuel : verge, vulve, lèvres …, il est souvent teinté de couleurs rougeâtres. La cire dont il est enduit accentue l’effet étrange qu’il produit, d’une présence charnelle vivante plus ou moins molle et plus ou moins imprégnée de sang.
Parfois cependant, il n’est pas doué de vie mais ramené à son statut d’objet.
Il apparaît alors enveloppé d’une couleur primaire ou simplement de blanc. D’autres fois encore, il irradie par la feuille d’or dont il a été recouvert.
Cependant le bloc de terre initial ne revêt pas toujours la forme corporelle. Il en porte parfois seulement l’empreinte. Ici une main, là un visage, une bouche et/ou des narines.
Il se peut aussi que notre regard tombe sur des restes osseux, un ersatz de tibia ou un crâne bleuté semblant tout droit sorti d’une vanité.
La description des objets représentés est toujours approximative.
Simple élément d’une production en série, chacun est venu s’unir aux précédents au cours d’un processus créatif simple et ludique. L’artiste semble s’être laissé guider autant par la plasticité de la matière et le plaisir élémentaire de la manipuler que par une sorte de rituel exutoire.
On serait tentés de parler d’un mur votif à propos de cet ensemble, s’il se contentait de représenter le corps humain dans sa matérialité contingente.
Mais ici et là apparaissent des formes géométriques simples, des citations plastiques qui nous emmènent au-delà : ici le symbole de la maison, lieu où le corps se loge ; ici celui du tombeau où il repose ; là une empreinte de pied imprimée dans le bleu imité de ce lui d’Yves Klein, image mentale où le corps se jette. Là encore, un carré noir inscrit sur un cube blanc, réminiscence iconique de Malévich, entre en résonance avec un cercle noir inscrit sur une sphère laiteuse : une rétine sur son globe oculaire.
Tous ces éléments entretiennent les uns avec les autres de singulières conversations où le physique et le spirituel se mettent à parler une langue commune. La fresque en relief qu’ils forment est animée d’un rythme subtil, coloré et enjoué, plein d’humour.
Site web de l'artiste : www.lucdetot.fr