Sebastiao Salgado
Sebastiao Salgado est né en 1944 au Brésil. C’est à partir de 1974 qu’il entame son parcours photographique. Ce sont d’abord des études en économie qu’il va engager à l’université de Sao Paolo puis à la Vanderbilt University aux Etats-Unis, formation qui l’amène à travailler pour l’Organisation internationale du Café.
C’est au cours de ces missions qu’il va développer sa pratique de la photographie pour s’y engager complètement en 1973 puis travailler pour des agences de photographie internationales telles que Magnum et Sygma avant de fonder sa propre agence, Amazonas Images avec son épouse en 1994. Il pose, au travers de sa photographie, un regard sur les évolutions de ce monde. Immortalisant d’abord les différents peuples du monde et les différentes conditions humaines, avec des séries comme « Sahel, l’Homme en détresse » (1986) ou « Workers » en 1993, c’est récemment aux territoires vierges de toutes traces humaines que le brésilien s’est intéressé dans son tout dernier projet, « Genesis », présenté à la Maison Européenne de la Photographie en 2013.
Travaillant en noir et blanc, Sebastiao Salgado s’est appliqué, depuis ses quarante années de carrière, à donner à comprendre le monde au travers de ses reportages photographiques, travail humaniste pour lequel il a été récompensé. Il s’est lancé dans des projets de témoignages photographiques des différentes situations humaines, dues aux évolutions industrielles ou épargnées par ces dernières, et il s’est engagé auprès de ces populations avec l’OMS, Médecins sans Frontières et l’Unicef.
Dans le plus grand camp de réfugiés rwandais au Zaïre, à Kibumba, Médecins sans Frontières fait un travail d’organisation des soins et de l’aide humanitaire pour accueillir et subvenir aux besoins des milliers de personnes sur place. Un des éléments les plus importants pour ces populations est l’eau, qui, dans cette région volcanique, ne fait pas foison. Elle doit être acheminée par camions ou transportée dans des barriques par les réfugiés. De l’eau pour s’hydrater mais aussi pour l’hygiène, qui deviendra vite un point essentiel lorsqu’une épidémie de choléra sera déclarée.
Dans l’œuvre « Camp de Korem » est un des premiers camps de réfugiés de la famine de 1984-1985 en Ethiopie. Depuis plusieurs mois, la pluie n’est pas tombée, les terres sont arides et les bêtes meurent. Situé en hauteur, les nuits dans le camp étaient glaciales et rudes pour les dizaines de milliers de réfugiés, dont le nombre de morts par jour va atteindre un nombre critique. L’aide de Médecins Sans Frontières sera entravée par le gouvernement éthiopien qui se saisit de ces mouvements de population afin de redessiner la carte démographique du pays. Les premiers photographes qui entreront dans ce camp vont diffuser des images de populations affamées et désemparées et provoquer des mouvements de solidarité internationaux.