Valérie Belin
Le travail photographique de Valérie Belin est centré sur le corps et la frontière entre le vivant et l’inanimé. Pas de contexte, pas de décor, un fond systématiquement neutre : le travail de Valérie Belin, fondé sur un protocole précis de mode sériel et de précision chirurgicale, gomme tout particularisme au profit d’une forme de beauté lisse, impersonnelle, artificielle et standardisée.
Il développe ainsi un questionnement sur les stéréotypes, les conventions et les codes de représentation – sociaux, médiatiques, cinématographiques, véhiculés par la mode, l’industrie du luxe, etc. –, en opérant un traitement très pictural des êtres et des choses. A mi-chemin entre le portrait et la nature morte, Valérie Belin interroge ainsi les qualités mimétiques de l’art : « Bien plus qu’un moyen figuratif, la photographie m’offre la possibilité de sonder les frontières évanescentes entre la réalité et l’illusion, de révéler le surnaturalisme profond de mon travail. »
Cette photographie est extraite de la série intitulée « Black-Eyed Susan » (Susan à l’oeil au beurre noir), qui interroge les perspectives inédites de la création photographique. Des bouquets de Cleome Spinosa, nomination latine des « fleurs araignées », créent une trame végétale et décorative sur laquelle le visage d’une femme, coiffée selon l’esthétique des années 50, apparait.